Même si les coûts d'organisation étaient maîtrisés, les risques économiques existent pour la capitale française, au regard de la quasi-totalité des événements olympiques passés.
«En 2024 nous pourrions organiser des jeux.» La déclaration du président de la République, François Hollande, en visite à Londres, relance la candidature de Paris pour héberger les Jeux olympiques, 100 ans après ceux de 1924. Le chef de l'État préfère, malgré la différence de coût, l'olympisme à la Formule 1. Lors de la campagne présidentielle, il s'était déclaré hostile au Grand Prix de France, qui coûterait 30 millions d'euros à l'État.
Des JO «vertueux et à bas coût»
Mais la capitale française a-t-elle intérêt à organiser les Jeux 2024, d'un point de vue strictement économique? La France en aura-t-elle les moyens? L'échéance, dans douze ans, est suffisamment éloignée pour empêcher toute prévision crédible de la situation des comptes publics à cette date. Mais, d'ores et déjà, François Hollande a fixé les limites: «Cela doit se faire avec la contrainte budgétaire. Il y a beaucoup de sponsors privés aussi qui sont intéressés. Il n'y a pas que l'argent de l'État ou des collectivités locales qui peut être mobilisé.» Les acteurs d'une potentielle candidature de Paris ne promettent pas autre chose. Ce seraient des JO «vertueux à bas coûts», assurait la semaine dernière au Figaro.fr Francis Parny, vice-président de la région Ile-de-France chargé des sports.
«Ce qu'on investit maintenant, ce sont des économies pour le futur», ajoutait l'élu régional. Voire même des profits? Une étude réalisée par le Boston Consulting Group (BCG) à l'occasion de la candidature de Paris 2012 calculait que les retombées économiques devaient s'élever entre 5,7 et 6,3 milliards d'euros lors de la préparation de l'événement. Pour un coût d'organisation de 4 milliards d'euros. Les bénéfices seraient encore supérieurs ensuite, de l'ordre de 5 milliards par an durant sept ans, soit 35 milliards d'euros, grâce aux retombées touristiques notamment.
Dérapages des coûts
Ces chiffres laissent certains économistes sceptiques. Les villes candidates ont une fâcheuse tendance à minimiser les coûts des travaux et d'organisation et à surévaluer les bénéfices qu'elles pourraient tirer des Jeux, relève l'économiste du sport Wladimir Andreff dans une étude publiée en juin: «Surcoûts, révisions des projets, retards, déficits financiers et endettement sont tellement répandus [dans l'histoire des Jeux olympiques] que cela suffit à en conclure que la malédiction du gagnant est la règle plutôt que l'exception.» Un exemple: les Jeux de Sydney, qualifiés de «meilleurs JO de tous les temps» par le Comité international olympique, devaient rapporter un bénéfice 6,5 milliards de dollars à l'économie australienne. Ils entraîneront, d'après des travaux de référence de deux économistes australiens, une perte de 2 milliards de dollars sur neuf ans, de 1997 à 2006.
Toutefois, les gains ou pertes éventuels tirés des Jeux olympiques dépendent en partie de la situation économique de la France en 2024, impossible à prédire aujourd'hui. Il ne faut pas que le pays se porte trop bien, ni trop mal non plus. Explication: lors des JO de Pékin, la crise mondiale avait asséché les flux de touristes attendus par les organisateurs, rappellent les économistes de Goldman Sachs dans une étude sur l'économie de l'olympisme. À l'inverse, lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000, l'économie australienne était dans une trop bonne santé pour tirer un profit maximal de cet événement. La ville australienne connaissant en effet le plein-emploi, les JO n'ont pas pu booster un marché du travail déjà saturé. Les économistes de la banque d'affaires estiment donc paradoxalement que les Jeux de Londres pourraient avoir un meilleur retour sur investissement, le taux de chômage britannique plafonnant à 8,1% en avril.
Camille Muffat médaille d’or 400m JO 2012 3
Camille Muffat remporte le 400m nage libre et obtient la première médaille d’or française, avec un temps de 4’01″45. La française s’impose devant l’Américaine Allison Schmitt (4’01″77) et la Britannique Rebecca Adlington (4’03″01). Après une médaille de bronze aux championnats du monde l’année dernière, Camille décroche finalement l’or olympique.
EN IMAGES. JO 2012: Les médaillés français
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